paysages déchirés

Publié le par nadia GIROUF

Besoin de m'éloigner du nu, besoin de respiration.
Depuis longtemps le désir de dépeindre ce qui me touche à l'extérieur était présent. Mais comment s'ouvrir quand tant de choses restent enfermées à l'intérieur? Finalement le fait de déchirer mes nus m'a peut-être permis de laisser passer quelques émotions, d'ouvrir des brèches par lesquelles peuvent s'infiltrer d'autres sensations. Et puis la quiétude devient plus palpable. Face à certains paysages elle a toujours été réelle mais de retour à l'atelier, elle disparaissait, laissant la place à l'urgence d'extirper des choses plus intérieures. Cette fois je me suis sentie beaucoup plus paisible, prête à décrire l'extérieur, à me détacher de l'enveloppe du corps. Il y a peut-être eu une sorte de libération.
Bien sûr le sujet n'est pas encore aussi paisible qu'il pourrait l'être. Mon regard se porte certes sur les Pyrénées immuables, solides, rocheuses, mais aussi sur des paysages d'estuaire, de vase, des ciels orageux. Et puis il y a toujours la nécessité de détruire ce qui est construit, de déchirer pour reconstruire. Comme si la technique picturale ne suffisait pas à rendre l'aspect dramatique. Il faut un acte plus fort, un geste plus inconscient pour que je m'approprie ce paysage, pour en faire autre chose qu'une image du réel.

paysage dechiré-estuaire 1

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